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Le blog de Dominique Droin
Articles récents

Bassines, qui se cache derrière les gauchistes ?

26 Mars 2023 , Rédigé par droin

Bassines, qui se cache derrière les gauchistes ?

Sus à la bassine ! C’est la nouvelle foucade des écolos. Comme les autres, elle ne résiste ni à l’analyse ni au bon sens élémentaire du « paysan moyen ». Du moins, si on la prend au premier degré. En revanche, si on cherche à comprendre ce qui se cache derrière ce chahut, tout s’éclaircit.

En principe les bassines servent à récupérer l’eau de pluie. Sans ça, pour une partie, elle s’engouffrerait dans la nappe phréatique ; pour l'autre, elle irait se perdre dans les océans via les canaux, les cours d’eau et les fleuves qui s’y jettent. Lorsque les pluies sont abondantes, l’eau engorge les marais et les champs [voir photo prise ce 26 mars 2023 dans le marais de Saint-Laurent-de-la-Prée (17)]. C’est la raison pour laquelle l’homme a creusé des canaux pour dégorger ces terrains en dirigeant le surplus vers le premier océan. Ainsi chaque année, des centaines de milliers de mètres-cube d’eau se perdent. Les agriculteurs ont décidé de la récupérer pour arroser leur culture. Bravo !

En quoi cela gène-t-il les gauchistes ? Ont-ils oublié que depuis que le monde est monde, la quantité d’eau ‒ qu’elle soit sous forme liquide, de glace ou d’évaporation ‒ est la même sur terre et dans la stratosphère. L’eau ne part pas dans la lune. Tantôt, elle coule ; tantôt, elle gèle ; tantôt elle s’évapore en un circuit perpétuel. Comme, en plus, les mêmes nous disent que la planète se réchauffe, on en déduit que les glaces, en fondant, se liquéfient. Avec leur supposé réchauffement, on devrait avoir des quantités d’eau liquide plus importantes que si la planète se refroidissait. Logique ! Logique pour tout le monde sauf pour eux. La question qui se pose consiste donc à savoir s’ils sont sincères dans leur revendication ? Rien n’est moins sûr.

 

Les idiots utiles de l’état profond

Qui se cache réellement derrière leurs manifestations violentes ? Il faut savoir que parmi les volontés du mondialisme, figure en très bonne place la fin de l’agriculture. Aux États-Unis, comme en Europe, l’élite qui dirige tout organise sa fin pour la remplacer par des produits imaginés en laboratoires et sensés inonder les marchés. Voir à ce sujet tous les produits et notamment les viandes de substitution. Voir aussi ce qui se passe en Suède, où l’élevage a récemment été interdit, soi-disant par solidarité européenne. En France, les gauchistes s’en prennent donc à l’arrosage des cultures. Une folie qui non seulement ruine les paysans mais menace aussi la production agricole qui nous nourrit.

À quoi jouent ces apprentis sorciers ? Qui les paie pour ça ? Il faudra bien qu’un jour la vérité éclate, car rien, dans cette affaire, ne semble aussi spontané qu’on veut bien le dire. En attendant, qu’on laisse les paysans profiter de la pluie qui tombe du ciel. Qu’on les laisse surtout continuer à nous alimenter comme ils le font depuis des siècles !

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Affaire Auzière-Trogneux contre Roy-Rey, quelques explications

9 Mars 2023 , Rédigé par droin

On lit à peu près tout et son contraire au sujet du jugement du 8 mars concernant l'affaire Brigitte Macron. Voici un résumé de l’ordonnance du juge et un point sur les autres.

Le 15 février 2022, Brigitte Trogneux épouse Macron, Jean-Michel Trogneux, Sébastien Auzière, Laurence Auzière et Tiphaine Auzière, délivrent une assignation à Natacha Rey et Amandine Roy (respectivement Nathalie Rey et Delphine Jégousse à l’état civil). Celles-ci, selon les plaignants, auraient porté atteinte à leur droit au respect de leur vie privée et à leur droit à l’image et auraient exercé sur eux une surveillance fautive. L’objet du litige étant une vidéo diffusée sur la chaîne Youtube d’Amandine Roy, Médiumisation, le 10 décembre 2021. Vidéo dans laquelle Natacha Rey émettait l’hypothèse que Brigitte Macron serait née Jean-Michel Trogneux, présenté, selon le récit officiel comme son propre frère.

Pour réparation, Jean-Michel réclamait 30.000 euros ; Brigitte, 20.000 et les enfants, dix mille euros chacun. Ajouté à cela, la publicité sur un quart de page dans différents journaux et l’indemnité pour frais de justice (article 700 du code de procédure civile).

L’affaire a été entendue à l’audience du 18 janvier 2023 à Paris, et la décision a donc été rendue en ce 8 mars.

Les défenderesses, c’est-à-dire Amandine et Natacha, faisait valoir que les griefs formulés contre elles relevaient de la diffamation et pas de l’atteinte à la vie privée. Les demandeurs (Auzière-Trogneux) font alors valoir qu’ils ont déposé une plainte avec constitution de partie civile du chef de diffamation publique envers particuliers auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal judiciaire de Paris le 31 janvier 2022. Mais, selon eux, il y a, dans la vidéo récriminée, des propos qui relèvent de l’atteinte à la vie privée et d’autres qui relèvent de la diffamation. Aussi veulent-ils que ne soient jugés à cette audience que ceux relevant de la vie privée ; ceux relevant de la diffamation ne devant l’être qu’au moment de la procédure pour diffamation. Les défenderesses, pour leur part, affirment le contraire : on ne peut dissocier ces propos qui forment un tout.

Le juge choisira une troisième voie : selon lui, les propos incriminés ne relèvent pas de l’atteinte à la vie privée, mais de la diffamation. En conséquence, il annule l’assignation délivrée par le consort Trogneux-Auzière. L’affaire devant être jugée lors de l’audience examinant la diffamation.

Reste à savoir si celle-ci aura lieu. Natacha et Amandine ont été mises en examen à ce sujet le 24 décembre 2022, mais n’ont toujours pas été convoquées par le juge. Si l’affaire devait s’enliser et en rester là, comme on peut le craindre, on serait alors privé d’un déballage qui pourrait s’avérer passionnant. En attendant, cette décision de justice est un camouflet non seulement pour Brigitte, mais aussi pour Jean-Michel, Sébastien, Laurence et Tiphaine. 

Enfin, dans la troisième affaire, celle concernant la diffamation des époux Auzière du Calvados (Catherine et Jean-Louis), Natacha et Amandine ont été condamnées le 14  février dernier… sans avoir pu se défendre. Leurs avocats vont tenter de faire annuler cette ordonnance pour vice de forme et, en attendant la réponse, ont déposé un appel qui sera jugé au tribunal de Caen le 10 mai prochain.

Affaire Auzière-Trogneux contre Roy-Rey, quelques explications
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Rochefort, municipales 2026

5 Janvier 2023 , Rédigé par droin

On vient encore de me reprocher de ne plus m’intéresser à l’actualité rochefortaise. D’autres me demandent aussi ma position pour 2026. Conduirai-je une liste comme en 2014 et 2020 ? La réponse est claire : je n’abandonne pas la politique locale, je prends juste du recul pour me consacrer à des sujets passionnants. En conséquence, il y a très peu de chances pour que je reparte dans trois ans et il faudrait vraiment des circonstances exceptionnelles pour me faire changer d’avis.

D’autre part, mon ami Ludovic Demathieu a repris le flambeau avec brio et s’attache à préparer un beau projet à proposer aux Rochefortais. Ses qualités, sa passion pour Rochefort et sa volonté devraient faire un cocktail que je me délecte à l’avance de goûter. Le Colbertiste, son dernier bulletin, m’a par exemple beaucoup plu.

Une chose est certaine, l’impéritie[1] du maire actuel n’a rien à envier à celle d’Anne Hidalgo et même, si comme elle, il a été largement réélu, il est impératif de lui faire prendre la porte de sortie en 2026. On peut compter sur Ludovic pour l’y aider.

Très bonne année à tous.

 

[1] Impéritie : incapacité à remplir une mission confiée.

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L’avortement en questions

29 Juin 2022 , Rédigé par droin

L’avortement soulève deux questions essentielles : 1. Qu’est-ce que la vie. 2. La liberté de la femme à disposer de son corps, sous-entendu, comme le font les hommes.

Qu’est-ce que la vie ? La vie c’est un commencement, une évolution et une fin. Dans le cas de la femme enceinte, cette évolution s’appelle la grossesse. Une interruption de grossesse c’est une interruption de l’évolution. S'il y a évolution, c'est qu'il y a vie. Interrompre l'évolution, c'est interrompre la vie. De même que la vie de la plante ne commence pas au moment où elle sort de terre mais au moment où elle commence à germer, la vie de l’homme ne commence pas au moment où il sort du ventre de sa mère, mais dès qu’il commence à y évoluer. D’ailleurs, peu en importe le terme : qu’il soit au stade d’embryon ou de bébé, le corps de l’Homme sort toujours du ventre de sa mère, soit vivant, soit mort.

La femme est-elle aussi libre que l’homme ? Oui, évidemment ; sauf en ce qui concerne son corps et tous les combats féministes n’y changeront rien. Elle est, par exemple sujette à des contraintes qui échappent à l’homme. La femme est menstruée, elle tombe enceinte, elle est capable d’allaiter ; elle ne veut pas garder l’enfant qu’elle porte, elle doit se faire avorter. Toutes ces astreintes, l’homme en est dispensé. Il n’y aura donc jamais la même liberté entre les deux dans ce domaine.

En revanche, la femme a une responsabilité qui échappe à l’homme. Seule, elle peut porter la vie d’un autre en elle. Seule, elle peut décider de préserver ou d’interrompre cette vie. Là encore, on pourra faire et dire tout ce qu’on voudra, l’homme en restera toujours incapable. C’est donc une responsabilité à la fois belle est immense qui est confiée à la femme ; cela devrait l’en enorgueillir et l’inviter surtout à en mesurer toute l’importance.

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Pourquoi les sondages concernant Marine Le Pen sont surévalués.

3 Avril 2022 , Rédigé par droin

Depuis 2011, c’est-à-dire depuis que Marine Le Pen a pris la présidence du FN, les instituts de sondages la surcotent. On l’a vu lors de la présidentielle de 2012, lors des régionales de 2015, lors de la présidentielle de 2017 et des régionales de 2021. Chaque fois, c’est la même chose : elle est très haut dans les sondages et beaucoup moins dans les urnes. Le phénomène va même crescendo.

En 2017, avec seulement 21%, elle a réalisé 10 points de moins que ce qu’indiquaient les instituts. Aux dernières régionales, elle devait prendre six régions, ce fut une Bérézina.

Pourquoi cette surcote, pourquoi cet enfumage ?

Tout simplement parce que le système a compris que pour faire triompher son candidat, celui-ci devait se retrouver face à elle. Ainsi, depuis cinq ans, on tente de faire croire au peuple que la vie politique se résume à un duel entre elle et Macron.

Seulement ce qu’oublie, ou tente d’oublier ce système, c’est que si le FN, puis le RN, ont considérablement progressé depuis plus de trente ans, c’est parce que ce parti était le seul à proposer des mesures fortes pour lutter contre l’immigration et l’insécurité. Un scénario impossible à envisager pour les journalistes de la bienpensance. Au soir de chaque élection, la percée du FN, selon eux, n'avait qu'une explication : le ras-le-bol des Français. Si les électeurs se tournent vers le FN, c'est parce qu'ils en ont marre. 

Une analyse un peu courte. Le parti de Jean-Marie Le Pen cartonnait parce que les gens en avaient marre, certes ! Mais surtout parce qu’ils en avaient marre de l’immigration. Si Marine Le Pen a fait 21% des voix en 2017, ce n’est certainement pas grâce à son programme économique, environnemental, sociétal, ou autre ; c'est parce que, pour beaucoup, elle était la seule à pouvoir mettre un terme à cette immigration galopante.

Seulement depuis sa mue islamophile et pro migratoire, ces mêmes électeurs sont déboussolés, ne retrouvant plus en elle le rempart qu’ils espéraient. Ils s’en sont détournés. Beaucoup attendaient le général de Villiers. Celui-ci n’est pas venu ; Zemmour est arrivé, emportant le marché qu’elle tenait jusque-là. Or, en lui enlevant son fond de commerce, Zemmour l’a dépouillée de l’essentiel de ses électeurs.  

Pendant ce temps, la malheureuse n’a ni musclé son discours économique, ni aucun autre ne tenant plus ses derniers fidèles que par le seul fil sentimental. On l’aime encore comme on aime Line Renaud. Ce n’est plus qu’un lien affectif, certainement pas rationnel. Or, l’affectif est un bien beaucoup trop important pour le mêler à la politique. Mme Le Pen, qui n’a pas hésité à virer son propre père, l’a bien compris. Quant à ses derniers fidèles, c’est une autre histoire, mais, heureusement, ils sont loin d’être aussi nombreux que ce que les médias disent et il se pourrait bien que le 10 avril au soir, soit le plus violent démenti de toute l’histoire des sondages : pire que pour le Brexit, pire que pour l’élection de Trump en 2016.

Pourquoi les sondages concernant Marine Le Pen sont surévalués.
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Chronologie de la crise ukrainienne

26 Février 2022 , Rédigé par droin

Chronologie de la crise ukrainienne
(Partie IV)

Le président comédien

L’élection présidentielle se déroule le 21 avril 2019. Porochenko, le sortant, est loin d’être le poulain de l’État profond qui n’a cessé pendant toute la campagne de stigmatiser la corruption qui gangrène sa présidence tout en enrichissant les hommes du pouvoir, à commencer par Porochenko lui-même. La favorite des sondages, c’est-à-dire la candidate de l’Occident, est l’ancien Premier ministre, Ioulia Tymochenko. Avec 13,4% des suffrages, elle n’arrive pourtant qu’en troisième position, derrière le sortant Porochenko (15,9%) et l’iconoclaste Volodymyr Zelensky (30,2%).

Depuis 2015, Zelensky joue en effet dans Serviteur du peuple, une émission télévisée humoristique diffusée sur la chaîne 1+1, dans laquelle il incarne Vassile Gobolorodko, un professeur de lycée intègre accédant de façon inattendue à la présidence de l'Ukraine. Ce rôle, qui le propulse sur les sommets de la gloire, lui permet d’acquérir une notoriété d’autant plus importante que son personnage, sorte de héros magnifique, lutte contre l’élite corrompue. Sa célébrité fulgurante l’incite à passer de la fiction à la réalité. Il crée un parti éponyme de son émission puis, décide de se présenter à la présidentielle en 2019.

Le deuxième tour l’oppose donc à Porochenko qu’il écrase avec plus de 73% des suffrages, un record, et devient, à 41 ans, le plus jeune président de l'histoire de l'Ukraine. Il provoque aussitôt des élections législatives anticipées, à l’issue desquelles son parti détient la majorité des sièges à la Rada.

Si Zelensky n’est pas spécialement l’homme des occidentaux, il est en revanche celui du sulfureux multimilliardaire aux innombrables scandales financiers, Ihor Kolomoïsky, propriétaire, entre autres, de la chaîne de télévision 1+1 qui diffusait Le Serviteur du peuple. Durant la campagne, la chaîne en question a suscité de vives critiques en faisant quasi ouvertement la promotion de la vedette de la série. Notamment, en diffusant un documentaire d’un très célèbre comédien devenu lui aussi président : Ronald Reagan, dont Zelensky assurait la voix off, et ce, après la clôture de la campagne officielle du premier tour. Certes, les deux ne jouent pas dans la même cour, mais quand même.

L’influence de l’ingérable et infernale Kolomoïsky sur le nouveau président ukrainien inquiète donc les bailleurs de fonds occidentaux. Surtout que l’homme d’affaires réclame la propriété de la Privat Bank, première institution financière ukrainienne créée lors de l’assemblée constitutive du pays, le 7 février 1992.

L’art du « en même temps »

Dans le feuilleton télévisé, Gobolorodko, incarné par Zelensky, se disait le serviteur du peuple. Une fois élu, le président va vouloir calquer son action sur celle de son personnage. Porochenko avait promis un référendum sur l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ‒ principale cause de la crise actuelle ‒ sans jamais l’organiser ; lui, assure qu’il s’y tiendra. Dans les faits, le référendum ne verra jamais le jour, peut-être l’Occident redoutait-il le résultat. Il aborde aussi la question de la langue qui divise toujours le pays. Quelques jours après son élection, alors qu'il s'exprime généralement en langue russe et qu’il cherche à prendre des cours d'ukrainien, Zelensky critique le vote de la loi renforçant l'usage de la langue ukrainienne. S’il déclare ne pas vouloir remettre en cause le statut de l’ukrainien comme langue officielle, il s'oppose à toute mesure coercitive en la matière. Le peuple en a assez de la guerre ? il prône un cessez-le-feu dans le Donbass. C’est même sa priorité. Plus exactement, l’une de ses nombreuses priorités, parce qu’il en a visiblement beaucoup.

Zelensky prêche à la fois le chaud et le froid. Il tente de satisfaire les pro-occidentaux et les pro-russes. Les ukrainiens, par exemple, voient revenir à des postes-clé de nombreuses personnalités proches de Moscou ayant servi durant la présidence Ianoukovytch, que ce soit au sein de la police, du système judiciaire ou dans l'entourage du chef de l’État. Avec la Russie, aussi, il tente de dédramatiser la situation au point que Poutine envisage de renouer les relations avec l’Ukraine. Comme d’autre part, il a réalisé ses meilleurs sores dans les régions pro-russes, certains n’hésitent pas à en faire un russophile convaincu. Seulement Zelensky est lui aussi, un adepte du même temps. Il réserve ainsi sa première visite extérieure à Bruxelles et à ses institutions européennes en insistant sur l'importance pour l'Ukraine d'« intégrer l'UE et l'OTAN en tant que membre à part entière ». C’est même « la priorité de [sa] politique étrangère. » Lors de son discours de victoire, il promet de relancer le protocole de Minsk, signé mais jamais réellement appliqué.

Avec les États-Unis, sa position est tout aussi ambiguë. On se souvient de l’histoire de Joe Biden avec l’ancien président Porochenko qui avait œuvré pour que le juge en charge des affaires compromettant le fils Biden soit remplacé, en échange d’un milliard de dollars. Tractation téléphonique qui avait été enregistrée et dont Trump avait révélé l’existence. En France, ce document sonore, dans lequel on entend Joe Biden remercier Porochenko et le rassurer quant au milliard de dollars promis, avait été diffusé dans l’émission d’André Bercoff sur Sud Radio. L’enregistrement avait aussi circulé sur les réseaux sociaux aux USA, provoquant la colère de l’État profond accusant Trump et Zelensky d’avoir ourdi cette machination de concert.

Bref, Zelensky, pour les occidentaux, est à prendre avec des pincettes. Certains le voient même en agent de Moscou mis en place pour décrédibiliser l’intégration européenne et l’adhésion à l’Otan et pour acter l’indépendance de la Crimée et du Donbass. Ils vont donc l’attaquer, comme ils ont attaqué les autres avec les mêmes moyens : des émeutes provoquées et financées d’un côté ; de l’autre, la dénonciation par les médias et agences diverses de la corruption, qu’il avait promis de combattre et qui ne cesse pourtant de proliférer.

Ainsi, le 6 octobre 2019, quelque 10 000 personnes se rassemblent sur la place de l'Indépendance pour protester contre le supposé abandon du Donbass aux séparatistes. Quant aux médias, ils accusent Zelensky de ne plus rien contrôler et d’abandonner la politique du pays aux oligarques pro-russes qui achètent les députés qui ne demandent que ça. Le centre d’analyse américain Atlantic Council titre à son sujet : « Serviteur du peuple ou serviteur des oligarques ? » Les médias asservis du monde entier n’ayant plus qu’à reprendre les idées forces développées par l’Atlantic Council. Reste à savoir qui finance l’Atlantic Council !

Le président pantin

En octobre 2021, Zelensky est, comme son prédécesseur, l’une des victimes des Pandora Papers qui dévoilent un réseau de sociétés offshore qu’il aurait fondé et entretenu avec son entourage. Parmi les montages financiers, se trouvent au moins une dizaine d’entreprises, dont certaines lui ont versé des dividendes après son arrivée à la tête du pays. Il est bien probable, mais ça reste à vérifier, que cette nouvelle corruption ait été organisée par ce même État profond, soit pour le faire chanter ; soit pour le faire tomber s’il ne chante pas juste. Quoi qu’il en soit, ces révélations mettent à mal la volonté de transparence et de lutte contre la corruption affichée par le candidat ; sans parler du discours moralisateur tenu par Gobolorodko, le personnage qu’il incarnait et qui a fait sa renommée. Le politologue Anton Maleïev traduit ici l’impression que laisse ce président surgi de nulle part, élu sur un coup de cœur plus que pour des raisons rationnelles, et qui n’était visiblement pas préparé à assumer la plus haute fonction dans un pays au centre d’enjeux stratégiques de la plus haute importance : « Son titre est purement administratif : il n’est pas vraiment devenu le dirigeant de la nation. Au bout d’un an, on constate qu’il n’a aucune stratégie. […] Beaucoup de partisans de l’intégration européenne lui ont apporté leur caution et ont mis leurs compétences au service de ce populiste, et ils ont perdu. […] Zelensky ne comprend pas ce qu’est l’État, il ne sait pas quoi en faire. Tout ce dont il est capable, c’est de se montrer, de parler, de gesticuler. » Pour nuancer le propos de Maleïev, rappelons qua la candidate des partisans de l’intégration européenne était Tymochenko et qu’ils ne se sont rabattus sur Zelensky qu’au deuxième tour pour éliminer Porochenko. Certes, les autres dirigeants occidentaux sont aussi, pour la plupart d’entre eux, des pantins dont l’État profond tire les ficelles, mais ils arrivent au moins à sauver la face en faisant peu ou prou illusion, ce qui n’est même pas le cas de ce farceur devenu président.

Aussi, avec un tel individu à sa tête, l’Ukraine n’est-elle plus tenue et les deux camps qui s’y affrontent depuis la chute de l’URSS comprennent alors que pour s’imposer, ils doivent faire comme s’il n’y avait pas de régime politique sur ce territoire prêt à se donner au plus fort. Aussi, chaque camp voudra-t-il montrer ses muscles dans une escalade dont on pouvait craindre le pire, multipliant, sans aucune vergogne, les ingérences.

L’administration américaine, via ses organes sur place, demande à Zelensky d’interdire trois chaînes de télévision, accusées d’être pilotées par Moscou ; il obtempère. On lui demande encore de fermer le site d’information strana.ua, parce que les journalistes sont jugés « propagandistes pro-russes » ; il obtempère. On lui demande d’attenter à la liberté d’expression ; il obtempère. Il obtempère tant et si bien que ça finit par se retourner contre lui. Peut-être même que ces démarches étaient fomentées dans le seul but de le discréditer davantage, puisque même le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme fait état, de ses préoccupations concernant la réduction des libertés fondamentales en Ukraine, pointant en particulier la fermeture de médias et les restrictions sur les opinions.

Pire, sur le plan économique, l’administration Biden lève les sanctions qui frappaient l’Allemagne à propos du gazoduc russe Nord Stream 2, grand rival du passage par l’Ukraine. Pour Zelensky, c’est une perte sèche d’au moins 2 milliards de dollars par an, pour prendre un moyen terme entre les différentes évaluations. Enfin, pour couronner le tout, Joe Biden prendra soin de ne pas le rencontrer à l’occasion de sa visite en Europe.

Dans ces conditions, que peut faire Moscou pour ne pas abandonner cette nation, stratégiquement de la plus haute importance, à ceux qui tentent de mettre la main dessus au détriment de la Russie ? Pour prendre un exemple comparatif, l’Ukraine est pour les Russes ce que Cuba était aux États-Unis, au moment de la Guerre froide. Les Américains ne voulaient pas que l’URSS en fasse une base d’appui à leurs portes ; de même, les Russes ne veulent pas que l’Ukraine serve de tête de pont à l’Occident qui les menace.

La position de Poutine

Avec ce président fantoche, faible et fantasque qui préside aux destinées de l’Ukraine, Poutine doit faire comme si ce malheureux n’existait pas.

La situation est la suivante : depuis la Guerre du Golf (2003), l’hégémonie américaine ne rencontre plus aucun frein. Il sent la Russie de plus en plus encerclée. Il voit l’Occident s’ingérer dans toutes les régions du monde, et notamment aux portes de son pays, avec cet État profond qui alimente et finance les émeutes ukrainiennes depuis 2004 pour s’imposer jusqu’à sa frontière en le privant de ses bases stratégiques.

Il observe la situation en Ukraine et voit que depuis son indépendance, en 1991, elle est gangrenée par une corruption qui affecte justice, police, et administration. Qu’une partie de la population en est exaspérée. Que l’est du pays est russophile, que les régions de Crimée et du Donbass ont clairement exprimé leur volonté d’être rattachées à la Russie avec laquelle ils ont une histoire commune.

Il compare le rôle joué par la Russie dans les crises qui ont frappé ces deux régions avec celui joué par les États-Unis depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, lorsqu’ils ont financé et armé les mouvements indépendantistes en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou en Asie. Il compare encore avec ce qui s’est passé dans la région du Kosovo à la fin du XXe siècle, dont l’indépendance a été reconnue par les Américains et la plupart des pays de l’UE. Pourquoi les mêmes ne reconnaîtraient-ils pas, comme lui, celle de la Crimée et du Donbass voulue par leur peuple respectif ? C’est pourtant un principe cher aux Nations unies, dont l’article premier garantit le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». D’autant que lors des crises dans ces deux régions, la Russie est fort peu intervenue comparativement au rôle joué par les États-Unis au moment de l’indépendance du Kosovo obtenue après les déferlements de bombes envoyées par les chasseurs occidentaux sur des milliers de civils et bâtiments serbes.

Il s’étonne encore de la passivité de l’Occident quant à l’invasion et l’occupation de Chypre par la Turquie, alors que cette île est membre de l’UE ; et que l’appartenance de la Turquie à l’OTAN ne la dispense pas de respecter la volonté du peuple chypriote. Comme le dit Alexandre Del Valle, sur le site Atlantico : « On constate ici les sérieuses limites du principe du droit international d’intangibilité des frontières, opposé à un autre grand principe cher aux Nations unies, celui du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

Poutine juge encore sévèrement la mondialisation orchestrée par l’Occident et redoute qu’elle ne se propage à l’Est. Il ne veut pas qu’elle produise chez lui les mêmes effets mortifères qu’elle produit dans la plupart des régions du monde.

Aussi n’avait-il d’autres alternatives, pour sauver son pays et son indépendance que de demander aux USA, grand Maître de l’OTAN, un gel officiel de l’élargissement de cette organisation vers l’est, ainsi que le retrait des troupes occidentales des pays d’Europe orientale, sans oublier le rapatriement des armes nucléaires américaines déployées en Europe et qu’il considère, certainement à juste titre, dirigées vers la Russie. N’ayant pas eu de réponses positives, il ne pouvait pas faire autrement, au risque de passer pour velléitaire, que de déployer ses forces armées en Ukraine et montrer ainsi sa détermination à préserver l’indépendance et la sécurité de la Russie.

On remarquera enfin, l’incapacité de l’Union européenne à faire entendre sa voix dans ce conflit qui ne semble intéresser que les États-Unis et la Russie. Quant à la France, elle devra en payer les graves conséquences économiques, conséquences de son alignement aveugle aux USA, ou plus exactement à cet État profond qui dirige le monde… sauf la Russie.  

 

FIN

Sources :

Différentes pages Wikipédia relatives à la crise ukrainiens et présidents de cette nation

Pages Internet du Monde diplomatique

Pages Internet RFI

Site Internet Atlantico et ses nombreuses publications sur le sujet.

Site Internet Toute l’Europe. Articles relatifs au projet Nord Stream 2.

Chronologie de la crise ukrainienne
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Chronologie de la crise ukrainienne (Partie III)

25 Février 2022 , Rédigé par droin

Chronologie de la crise ukrainienne
(Partie III)

Un nouveau président

C’est dans un contexte de guerre civile, avec d’un côté : les indépendantistes du Donbass et de Crimée, soutenus par la Russie ; de l’autre le régime ukrainien secondé par l’Occident, que se déroule l’élection présidentielle anticipée, après la destitution de Ianoukovytch, le 23 février. L’homme d’affaires, proche des milieux bancaires, Petro Porochenko, en est le grand favori. Présenté comme un candidat de rassemblement, soutenu par les États-Unis et l’Union européenne, il triomphe facilement dès le premier tour avec 54,7 % des suffrages. Une élection tronquée dans ce climat tendu. Le scrutin n’ayant pu se tenir dans une partie de l'Est de l'Ukraine, notamment en Crimée et dans le Donbass. À peine 18 millions d’électeurs prennent part au scrutin contre 25 millions en 2010.  

On se souvient que la cause du départ contraint de Ianoukovytch avait été son refus de signer un accord d’association avec l’UE. Encore en pleine lune de miel avec l’Occident, Porochenko donne satisfaction à tous les partisans dudit accord. Le 27 juin 2014, il en signe le volet commercial. Pour montrer son engouement dans l’affaire, il n’hésite pas à affirmer que ce jour est pour son pays « le plus important depuis l'indépendance » de 1991 et à y voir les prémisses d'une intégration à l’Union européenne.

Porochenko soutient encore un renforcement des relations avec l’Occident et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, considérant qu’il s’agit là d’un moyen d’assurer la sécurité et l’intégrité territoriale du pays, notamment face à la Russie. Mais prudent, il promet à plusieurs reprises la tenue d'un référendum sur la question. En attendant, il continue de faire pression sur Poutine qui arme toujours la sédition indépendantiste, en interdisant toute coopération militaire avec lui et s'oppose à tout rétablissement de liens diplomatiques sans le retour de la Crimée dans le giron ukrainien.

Le 5 septembre 2014, il signe le protocole de Minsk (Biélorussie) avec les représentants de la Russie, de la République populaire de Donetsk (DNR) et de la République populaire de Lougansk (LNR) pour mettre fin à la guerre en Ukraine orientale. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a supervisé les débats. Si l’accord a provisoirement fait cesser les combats, il n’en demeure pas moins précaire. Aussi l’armée ukrainienne doit-elle se renforcer.

Avec l’appui des États-Unis, Porochenko décide d’augmenter le budget de la défense et de la sécurité qui passera de 1 % du PIB en 2014, à 5 % en 2018.

Un soutien qui ne va pas sans contrepartie. S’étant liée à l’Occident, l’Ukraine doit maintenant rendre des comptes sur le plan économique, dans un contexte où le déficit budgétaire reste important et le PIB par habitant quatre fois inférieur à celui de la Russie. Porochenko découvre ainsi les charmes de l’Europe, ses normes et ses oukases. Le FMI s’en mêle et critique à plusieurs reprises la lenteur de la mise en place des réformes structurelles.

Autre sujet qui inquiète les nouveaux partenaires, la corruption. Après une période de flottement due à la révolution, les oligarques ont mis la main sur l’économie du pays dans des conditions plus ou moins aléatoires. Selon ce même FMI, la corruption est la principale raison des problèmes budgétaires. Porochenko, s’il veut être aidé financièrement, est invité à y mettre un terme. Les États occidentaux le contraignent à accepter l’installation d’une agence indépendante chargée des enquêtes de corruption. Il obéit tièdement, et les procédures s’enlisent dans un pays peu préparé à ce genre d’opérations. Aussi, ses partenaires de l’Ouest le montrent-ils du doigt. L'Ukraine est classée 130ème sur 180 pays dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International. Avec l’aide de leurs ONG ils insistent. Après l’agence indépendante, ils veulent maintenant une cour anticorruption spécialement chargée de juger les personnes accusées de corruption. Le président s'y oppose. Peu d’États dans le monde en sont dotés. Aussi, des magistrats considérés comme proches du pouvoir engagent-ils des poursuites contre des membres-mêmes de l’agence en question. Pourtant, acculé, par l’Occident, Porochenko ne résiste pas longtemps. En 2018, la création d'une Haute Cour anticorruption est finalement votée par le Parlement.

On lui demande encore d’améliorer l’économie du pays en autorisant les investissements étrangers dans un climat fiscal pour le moins improbable. En 2016, le président ukrainien fait promulguer une loi qui réduit les pouvoirs de l'administration en question, lui interdisant notamment de conduire des contrôles inopinés de sociétés. La majorité présidentielle libéralise aussi le contrôle des changes et permet désormais aux entreprises ukrainiennes d'investir à l'étranger sans autorisation préalable de la banque centrale. Le FMI l’invite enfin à juguler l’inflation et à stabiliser la monnaie à hauteur de dix hryvnias pour un dollar. Bref, la mondialisation voulue par l’Occident et redoutée par la Russie se met progressivement en place en Ukraine, avec ses contraintes et ses normes, creusant davantage le fossé qui sépare les deux camps.

Ceci n’affecte pas le président ukrainien. Pour l’instant, il est encore du côté occidental. Un traité d’amitié avec la Russie, signé par son prédécesseur arrive à son terme. Il rassure ses partenaires en ne le renouvelant pas. La question du transit du gaz russe sur le sol ukrainien pour approvisionner l’Europe, pose aussi un problème. Moscou et les sociétés russes commencent à voir ailleurs pour ses passer des services du pays qui s’est mis dans le giron européen. Un giron percé, si l’on en croit les tractations entre Russie et Allemagne qui négocient un partenariat pour le passage du gaz russe vers l’Europe. Une perte sèche de 2% du PIB pour l’Ukraine.

Fin de la lune de miel

Au fil du temps, Porochenko commence à s’agacer de la mainmise de l’Europe sur son pays. Il rechigne à chaque injonction. Pire, il va commettre l’irréparable. Le 21 juin, il rencontre Donald Trump, l’ennemi honni de la doxa occidentale et en plus, à sa demande. Les élites de son camp, avaient, « dans leur quasi-intégralité, misé sur Hillary Clinton. La victoire de son rival républicain fut un tel choc que les officiels ont été contraints de supprimer certains tweets anti-Trump qu’ils avaient rédigés pendant la campagne », peut-on lire sur le site de RFI, le 21 juin 2017. La crainte est qu’un accord Poutine-Trump se fasse aux dépens de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Il est fort probable aussi, et c’est peut-être même l’objet de la rencontre, que Porochenko ait demandé à son homologue d’intervenir dans la construction de Nord Stream 2, le gazoduc russe débouchant à Lumbin en Allemagne, qui viendrait concurrencer le passage ukrainien. Quoi qu’il en soit, la démarche du président ukrainien était personnelle et sans concertation avec l’État profond qui va le lui faire payer.

Ainsi, la presse internationale tire à boulets rouges sur le président ukrainien, inventant sans vergogne des histoires qui n’existent pas comme la  BBC, obligée de s’excuser après avoir affirmé que Porochenko avait versé 400 000 dollars à l’avocat de  Trump, pour convaincre le président américain de le rencontrer.

Peu importe, la campagne de déstabilisation se met en marche. Il faut éviter la réélection de Porochenko en avril 2019. Les mondialistes y vont gaiement en dénonçant une corruption dont il est le principal bénéficiaire avec cet art des pudeurs sélectives qui les caractérise. Lorsqu’en 2015, Joe Biden, alors vice-président d’Obama, avait fait pression sur le même Porochenko pour qu’il dessaisisse le juge en charge des affaires de corruption de son fils Hunter, en contrepartie d’un milliard de dollars, les médias occidentaux n’en avaient dit mot. Pourtant, la bande son de l’enregistrement de la conversation dans laquelle Biden remerciait Porochenko et lui garantissait le paiement en question, a été déclassifié par Trump, lors de la campagne de 2020, cela n’avait eu aucun écho. On imagine ce qu’une une telle tractation, non plus avec Biden mais avec Poutine, aurait donné. Et ceci n’est qu’un exemple perdu dans une multitude.  

 

Quoi qu’il en soit, les médias occidentaux continuent de s’acharner sur le président-candidat à sa réélection. En 2016, les Panama Papers révèlent que ses avocats ont bâti une société offshore afin d'abriter plusieurs de ses affaires aux îles Vierges britanniques. En 2017, il est cité dans le scandale des Paradise Papers : alors qu'il avait promis de vendre l'ensemble de ses actifs financiers après son élection à la présidence. Pire, les documents publiés par ses adversaires indiquent qu'il a eu recours à des montages opaques. Sans parler du népotisme dont il était un fervent adepte, etc. Aussi, sa campagne pour renouveler son mandat s’annonce difficile. Ses adversaires, bien aidés par le camp occidental, ne lui laissant aucun répit. 

Malgré cela, avec 15,95 % des suffrages, il arrive en deuxième position, très loin derrière le comédien Zelensky (30,2 %) et devant l’ancien Premier ministre, Ioulia Tymochenko (13,4 %). Malgré sa demande de « pardon » de l’entre-deux tours, Il est balayé par son rival. Zelensky l’emportant avec plus de 73%.

Chronologie de la crise ukrainienne (Partie III)
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Chronologie de la crise ukrainienne (Partie II)

24 Février 2022 , Rédigé par droin

Chronologie de la crise ukrainienne
(Partie II)
L’accord manqué de Vilnius

Poursuivant ses velléités de mondialiser la planète, l’Occident propose à l’Ukraine, à la Biélorussie, la Moldavie, l’Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan un partenariat avec l’Union européenne. Pour l’Ukraine, le rapprochement passe par la signature d’un accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca), histoire d’imposer des normes globales, enjeu majeur de la mondialisation. Pour inviter le peuple ukrainien à y adhérer, un sondage, publié en 2008, révèle que près de 45% des ukrainiens sont favorables à un accord d’association (et non d’adhésion) avec l’UE tandis que 35% y sont opposés. Rappelons qu’en 2005, d’autres sondages prévoyaient une large victoire du oui à la constitution Giscard en France, avec le résultat final que l’on connaît.

Le président Ianoukovytch est donc en charge de préparer ce rapprochement. L’accord d’association ‒ préalable non avoué avant une adhésion ‒ doit donc être signé en novembre 2013. Poutine n’en veut pas. Comme de Gaulle, avant lui avec l’Angleterre, il craint que l’Ukraine serve de tête de pont aux États-Unis dans sa région. Aussi multiplie-t-il les intimidations auprès d’Ianoukovytch. Il lui réclame, par exemple, une facture de 17 milliards de dollars pour sa fourniture en gaz naturel, sachant pertinemment qu’en plein marasme économique, son interlocuteur ne pourra pas l’honorer. Ianoukovytch sonde alors l’UE pour un prêt de 20 milliards de dollars. Refus de l’Union, qui n’écarte pourtant pas complètement l’idée d’une aide financière. Sous-entendu, signez l’accord et on vous aide. Aussi se rend-t-il sur la pointe des pieds à Vilnius, là où l’accord doit être entériné, le 21 novembre. Contre toute attente, Ianoukovytch refuse de signer.

Les États-Unis sont vent de bout, c’est un outrage. Une offense qui pourrait inciter les autres pays à qui on a proposé un rapprochement de marcher du même pas en refusant toute collaboration avec l’Union. Ils vont le faire payer très cher à Ianoukovytch. Toujours de la même manière, en agitant le peuple à coup de subventions démentes.

Le 30 novembre, des manifestations, toujours orchestrées par les ONG américaines, éclatent à Kiev. Ces manifestations, connues sous le nom d’Euromaïdan, durent jusqu’au 8 décembre. Svoboda, l'ancien Parti National Socialiste, est présent. Sur la place de l'Indépendance (Maïdan, d’où Euromaïdan), les drapeaux ukrainien, européen et celui de Svoboda (main jaune avec trois doigts dépliés sur fond bleu) se côtoient. C’est la fête mondialiste dans la capitale ukrainienne. Le tout, rappelons-le, sur fond de crise financière.

Le président Ianoukovytch est accusé, par les partisans du rapprochement, d’avoir volontairement fait échouer les pourparlers et d'avoir « vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe ».

Ce sentiment va s’accroître lorsque, le 18 décembre suivant, Poutine propose au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars et annonce, en outre, la levée des barrières douanières entre les deux pays, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz.

Cet activisme irrite les lobbyistes étatsuniens qui répliquent en finançant de nouvelles émeutes, appelées cette fois-ci Révolution ukrainienne. Elles feront plus de 80 morts entre le 18 et le 23 février.

Acculé par les émeutiers, Ianoukovytch, pour sa sécurité, est obligé de s’enfuir le 22 février, destination la Russie. Il est destitué le lendemain par la Rada tandis que le président de ce Parlement, Oleksandr Tourtchynov, est nommé président par intérim, jusqu'à l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Ce même 23 février, commence la chasse aux sorcières. La résidence présidentielle de Ianoukovytch est nationalisée. Une enquête est ouverte sur des dirigeants de la police ayant pris part aux répressions. Les médias ukrainiens dévoilent peu à peu le luxe des résidences des anciens dignitaires du régime. Outre celle de Ianoukovytch, ils exposent à la vue de tous celle de l'ancien procureur général Pchonka. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, annonce que des mandats d'arrêt pour « meurtres de masse » sont lancés à l'encontre de Ianoukovytch et d'autres anciens responsables. Le 25 février, le même Avakov dissout les forces anti-émeutes (Berkout) par décret ministériel. Cette fois-ci, curieusement, les pays occidentaux ne s’insurgent pas devant les violences du pouvoir en place et n’y voient aucun dessein politique.

Autre point d’achoppement entre les deux partis : la langue. Plus exactement les langues, car on en parlait plusieurs : l’ukrainien, le russe, le roumain et autres patois. Le parlement abroge une loi récente qui les officialisait dans 13 des 27 régions. À présent, tous les documents officiels seront rédigés uniquement en ukrainien, tout comme les cours dans les écoles ne seront dispensés que dans cette langue. Enfin, tous les noms de ville ou autres noms propres suivront l'orthographe et la prononciation ukrainienne. Mesures qui seront mal vécues par la population russophone.

La destitution de Ianoukovytch et l’installation, même par intérim de Tourtchynov passe mal auprès d’une bonne partie de l’Ukraine. Notamment dans la riche province du Donbass, dans les villes industrielles et les grands ports, ainsi que pour le parti communiste. En outre, les milieux économiques et industriels s’y opposent, préférant se tourner vers Moscou plutôt que Bruxelles. Ce, d’autant plus qu’ils voient d’un mauvais œil l’immixtion du FMI dans les affaires ukrainiennes. À Odessa, Donetsk, dans le Donbass, ou à Kharkov, de nombreux affrontements entre Pro-Maïdan et anti-Maïdan ont lieu. L’Ukraine est en ébullition. Une partie du pays ne reconnaît pas les auteurs du coup d’État. La violence s’installe.

Poutine vole au secours des pro-russes

De son côté, la Russie vole au secours de la Crimée qui, elle aussi, s’oppose au nouvel ordre des choses et dont le territoire lui sert de base stratégique. À la fin du mois de février, Poutine engage des manœuvres militaires aux zones frontalières avec l'Ukraine. Le 28, des hommes en armes dont l'uniforme ne comprend pas de signe permettant leur identification, prennent le contrôle de deux aéroports, celui de Simféropol et celui de Sébastopol.

L’Ukraine et son ministre de l'intérieur par intérim, s’affolent. Arsen Avakov dénonce ce qu’il appelle une « invasion ». Le même jour, le parlement ukrainien fait voter une résolution appelant la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis à faire respecter le Mémorandum de Budapest visant à garantir l'indépendance de l'Ukraine, en échange de son renoncement aux armes nucléaires. Dans l'après-midi de ce même 28 février, Viktor Ianoukovytch tient une conférence de presse à Rostov-sur-le-Don (Russie). Il tient à rappeler qu'il est toujours le président légitime d’Ukraine et qu’il compte le rester.

Le 1er mars, le Premier ministre criméen demande à la Russie d'intervenir militairement, au motif que des hommes armés non identifiés auraient attaqué le ministère de l'Intérieur de cette république autonome au sein de l'Ukraine. Vladimir Poutine, lui donne satisfaction et approuve le déploiement de forces armées dans cette région. La base navale stratégique de Sébastopol, que la Crimée loue à la Russie depuis plusieurs années, est en effet un élément primordial du système de défense russe en lui conférant l'accès à la Méditerranée et aux mers chaudes.

Des passeports russes sont distribués à tout va en Crimée pour, selon Poutine, protéger les habitants qui pourraient se réfugier chez lui en cas d’attaques des troupes ukrainiennes. Pour le président Russe, il s’agit simplement d’un processus de normalisation en Crimée. Les observateurs occidentaux ne le voient pas du même œil et commencent à s’organiser. D’autant qu’ils se rendent compte que de plus en plus de soldats ukrainiens rendent les armes pour se ranger avec les indépendantistes.

Le 1er mars, des manifestations pro-russes massives ont lieu dans les régions russophones du pays, notamment à Kharkiv, Donetsk, Odessa.

Le 2 mars, le vice-premier ministre de la République autonome de Crimée, Roustam Temirgaliev, annonce que toutes les forces armées de la péninsule ont soit déposé les armes, soit changé de camp, c’est-à-dire ont opté pour le camp pro-russe.

Le gouvernement provisoire ukrainien riposte immédiatement. Les troupes passent dans le camp adverse ? Pas de problème, on va mobiliser les réservistes. Il ferme aussi l’espace aérien à tout aéronef non civil et le président par intérim convoque un dimanche les vingt-huit ambassadeurs des pays membres de l'OTAN.

La crise est d’autant plus vive que les désertions se propagent à toute allure. L'amiral Denis Berezovsky, commandant en chef de l'amirauté, entre lui-même dans la dissidence en portant allégeance au camp pro-russe. Mille de ses soldats encerclent les services des douanes et des garde-côtes à Perevalnié. Ils tentent en vain de désarmer les unités ukrainiennes qui s'y trouvent. Kiev panique et organise du mieux possible la mobilisation générale, alors que 150 000 soldats russes seraient massés de l'autre côté des frontières.

Les pays européens entrent à leur tour en jeu. Angela Merkel demande à Vladimir Poutine de participer aux négociations avec un groupe de contact composé de diplomates européens.

Washington s’inquiète. L’armée ukrainienne paraît bien faible à côté de celle de l’adversaire.  Aussi les autorités vont vouloir se battre sur le seul terrain où elles sont sûres de pouvoir surpasser les Russes : celui de l'agitation médiatique. La presse internationale, bien chapitrée par l’agence Reuters, va faire passer les Russes pour des envahisseurs. Ceux-ci répondent qu’ils ne font que porter secours à un peuple victime d’un coup d’État pro-européen allant contre les intérêts de Moscou. Le ministre des Affaires étrangères l’explique. Selon l’allocution qu’il prononce à Genève, son pays n'a aucunement porté atteinte à l'intégrité territoriale. Il assure seulement la sécurité des habitants russophones de Crimée, face aux événements récents à Kiev. Son homologue américain, John Kerry, ne voit pas les choses de la même façon et menace. Il énumère toute une série de sanctions possibles dont la plus retentissante mènerait à l'isolement économique de la Russie. 

Ancien Premier ministre d’Ukraine, Ioulia Tymochenko considère, pour sa part, que la raison de l'agression russe provient des velléités ukrainiennes de s'intégrer à l'Europe. Selon elle, la Russie vise à la capitulation de l'Ukraine.

Le 3 mars, 300 manifestants pro-russes ont envahi le bâtiment administratif régional de Donetsk ; la contagion s’étend à d’autres villes au point que l’on commence à parler d'une partition du pays.

La Crimée veut être rattachée à la Russie

Le 4 mars, Vladimir Poutine s'exprime dans une conférence de presse. Pas question, « pour le moment », d'une intervention armée. C’est juste un soutien aux populations qui le demandent et qui accusent les occidentaux d'avoir « semé le chaos en Ukraine ». Selon lui, l'armée russe n'est pas présente officiellement en Crimée. Il s’agit plutôt de « milices d'autodéfense » et qu'« heureusement aucun coup de feu n'a été tiré ». Il évoque également le sort de Viktor Ianoukovytch, qui bien que président légitime d’Ukraine, « n'a plus d'avenir politique ».

À la suite de cette conférence de presse, les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent pour se prononcer pour des sanctions. François Hollande les réclame avec insistance. Pour Barack Obama, les déclarations de Poutine « ne trompent personne. » Il s'agit ni plus ni moins d'une « invasion russe ».

Propos qui n’intimident pas le Parlement de Crimée. Le 6 mars, il demande à Moscou son rattachement à la Russie. Le décret est signé dès l'après-midi par les dirigeants de la région autonome, et le vice-Premier ministre de Crimée, Roustam Temirgaliev, annonce qu'un référendum sur le statut de la péninsule aura lieu le 16 mars pour valider ce choix. Il sera demandé aux électeurs s'ils souhaitent que la Crimée continue à faire partie de l'Ukraine ou s'ils préfèrent son rattachement à la Fédération de Russie.

Dans le même temps, des manifestations antinomiques perdurent à Donetsk. Des partisans pro-russes défilent à côté de partisans de l'unité ukrainienne. Ce n’est pas vraiment le même combat. Cela débouche parfois sur des affrontements.

Les événements s’accélèrent le 11 mars. Le Conseil suprême de Crimée déclare l'indépendance de la République de Crimée (réunissant la République autonome de Crimée et Sébastopol). Malgré ces événements, le gouvernement ukrainien affirme qu'il n'enverra pas de troupes sur place par crainte de dégarnir les frontières orientales de l'Ukraine, où la Russie a déployé d'importantes troupes.

Le 16 mars, jour du référendum criméen, la situation s’envenime dans les régions pro-russes. Des démonstrations de force ont eu lieu dans les villes industrielles de l'est de l'Ukraine. Deux mille manifestants défilent à Donetsk en faveur du rattachement à la Russie. Certains d’entre eux pénètrent dans les sièges du parquet et des services spéciaux. À Kharkiv, ce sont 6 000 personnes qui organisent, malgré l'interdiction de la justice, un meeting-référendum pour plus d'autonomie et pour la « souveraineté » de la langue russe. Des milliers d'entre eux marchent ensuite vers les bureaux d'organisations nationalistes où ils brûlent drapeaux, livres et tracts devant l'entrée. Les partisans de Kiev ont de leur côté décidé d'annuler leur manifestation afin d'éviter des provocations après qu'une personne a été poignardée à mort à Donetsk, le 13 mars, et que deux personnes ont été tuées dans la nuit du 14 au 15 mars à Kharkiv lors d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants pro-russes.

En Crimée, on vote pour savoir si on reste rattaché à l’Ukraine ou on s’allie à la Fédération de Russie.

Depuis 1954, par la volonté de Khrouchtchev, la Crimée appartient à l’Ukraine. En ce 16 mars 2014, elle est donc à un tournant de son histoire sans qu’il y ait véritablement de suspens. Le score est sans appel. C’est un plébiscite. Plus de 96%, des électeurs optent pour la cause russe. Comme on s’en doute, Poutine en accepte volontiers l’augure. Pas la communauté dite internationale, États-Unis en tête. Elle est d’autant plus furieuse qu’elle redoute que cela ne fasse tâche d’huile, que d’autres provinces se mettent à imiter les Criméens.

À Kiev, c’est même la panique. Les autorités intérimaires, au lieu d’acter le verdict des urnes, préfèrent y voir « une grande farce » (sic). Le 18 mars, pourtant, le traité d'intégration de la République de Crimée à la Fédération de Russie est signé.

 

La crise du Donbass

Comme les occidentaux le redoutaient, l’exemple criméen donne des idées à d’autres provinces. Le Donbass évoque ouvertement l’idée d’un référendum d’autodétermination afin de se séparer du gouvernement ukrainien. Ce sera le début de la guerre dite du Donbass, objet de la crise actuelle, avec d’un côté la Russie qui aide les dissidents ; de l’autre, l’Occident qui promeut l’unité ukrainienne.

La région du Donbass est divisée en deux oblasts (provinces). Celle de Donetsk et celle de Louhansk. Dans la première, des manifestations éclatent pour imiter le sort de la Crimée. La République populaire de Donetsk est proclamée et les dissidents annoncent la tenue d'un référendum sur le statut de la ville, le 11 mai. Un peu au nord du Donbass, à Kharkiv, un bâtiment de l'administration régionale est occupé par des manifestants pro-russes qui proclament la « République populaire de Kharkiv ».

Le lendemain, la Russie fait savoir que l'utilisation de la force par les autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est du pays pourrait mener à une guerre civile. Le même jour la police et l'armée ukrainienne reprennent le contrôle du bâtiment occupé à Kharkiv.

Le 15 avril, le président par intérim, Tourtchynov, déclare que l'opération anti-terroriste contre les séparatistes pro-russes a débuté à Donetsk.

Le 17 avril 2014, une réunion d'urgence est organisée à Genève entre la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne. Poutine joue l’apaisement. Il est d'accord sur le fait que les formations militaires illégales en Ukraine doivent être dissoutes et que toute personne occupant les bâtiments administratifs doit déposer les armes et les quitter. En contrepartie, on accepte l’idée d'une amnistie pour tous les manifestants anti-gouvernementaux. Pour les séparatistes du Donbass, cet accord ne vaut rien et ils continuent de défier les autorités de Kiev. Inacceptable pour les États-Unis prêts à prendre des « mesures additionnelles », c'est-à-dire des sanctions, contre la Russie, si le conflit se durcit.

(à suivre)

 

Chronologie de la crise ukrainienne (Partie II)
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Chronologie de la crise ukrainienne (Partie I)

23 Février 2022 , Rédigé par droin

Voici un travail en quatre parties sur la crise ukrainienne. Chacune d’entre elles sera postée chaque jour, jusqu’au 25 février. Au départ,  c'était une démarche personnelle pour comprendre la crise. Après, il ne s'agit que d'une mise en forme pour la rendre accessible. Les sources de ces informations proviennent principalement des pages Wikipédia consacrées à l'Ukraine et de différentes pages dont on pourra trouver trace à la fin de la Partie IV.

Chronologie de la crise ukrainienne
(Partie I)

La crise ukrainienne, qui s’ouvre en 2013, est présentée par les Occidentaux comme le résultat d’un caprice de Poutine. Elle a, dans les faits, bien d’autres causes qui pourraient être résumées en une seule question : le pays doit-il continuer à se mettre à la disposition de l’Occident en menaçant les intérêts et la sécurité de la Russie, ou se rapprocher de celle-ci.

 

Fin du régime soviétique

Sans remonter aux époques Khazars ou Casaques, l’histoire commence ici après la Perestroïka, lorsque Gorbatchev, poursuivant sa politique de détente, permet la libération des prisonniers politiques. Parmi ceux-ci, se trouvent les indépendantistes ukrainiens.

Très vite, ces derniers s’organisent. Le Mouvement national ukrainien (Roukh) est créé. Des élections sont prévues pour le mois de mars 1990. Ils vont s’y présenter et obtenir 25 % des sièges du Parlement (Rada). C’est un bon début qui permet de poursuivre le lobbying pour se libérer du joug soviétique. Les députés et partisans de l’indépendance multiplient alors les démarches et les résultats arrivent vite.

La chambre adopte, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la République d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance. Celle-ci sera proclamée un an plus tard, le 24 août 1991 et sera confirmée par le référendum, pour ne pas dire le plébiscite, du 1er décembre 1991 : 90,5 % des électeurs votent pour l’indépendance.

Ce même 1er décembre se déroule, simultanément, l’élection du président de la République au suffrage universel. Leonid Kravtchouk, ancien dirigeant de la République socialiste soviétique d’Ukraine, est élu sans problème au 1er tour avec plus de 60% des suffrages.

Une semaine plus tard, le 8, il participe à l’Accord de Minsk qui officialise la dislocation de l'URSS, avec ses homologues russe et biélorusse. Ces trois pays rejoignent en même temps la Confédération des État Indépendants (CEI) créée quelques jours plus tôt.

Les enjeux

La fin du régime soviétique est une grande victoire pour les États-Unis. Ils y ont joué un rôle prépondérant. Reste maintenant à éviter à tout prix que l’Empire se reconstitue, même sous une forme politique démocratique. En conséquence, leur objectif est de rallier une partie des pays de l’ancien bloc à l’Union européenne en laissant la Russie isolée, avec seulement quelques petites nations. 

Si la plupart se sont laissé convaincre ‒ Lettonie, Lituanie, Estonie, Pologne, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Tchéquie, Slovénie, Roumanie et Slovaquie, qui à un moment ou à un autre rejoindront l’UE ‒, le cas de l’Ukraine est, pour sa part, beaucoup plus complexe. Le camp pro-russe ayant de nombreux adeptes dans le pays.

L’Ukraine, à ce moment-là, est divisée en deux camps bien distincts. L’ouest est majoritairement catholique et pro-occidental ; l’est est majoritairement russe et orthodoxe. L’ouest parle ukrainien, l’est parle essentiellement le russe. Selon Henry Kissinger, « toute tentative d’un côté de dominer l’autre mènerait à une guerre civile ou à une sécession. […] Les États-Unis devraient éviter de traiter la Russie comme un pays aberrant auquel il faut enseigner patiemment des règles de conduite établies par Washington. »

Un conseil peu suivi. Les États-Unis et plusieurs pays membres de l’Union européenne agissent avec frénésie pour rallier Kiev à la cause occidentale. Depuis 1991, ils inondent de dollars ce pays ravagés par des décennies de communisme. Chaque fois, dans le seul but d’isoler Moscou. Entre 1991 et 2013, ils dépenseront plus de 6 milliards de dollars pour la cause.

Le modus operandi est varié : subventions, aides diverses, formations. L'Agence américaine pour le développement international finance, par exemple, le Centre pour l'éducation réformée ukrainienne, qui produit des programmes de radio et de télévision visant à « éduquer » (sic) les citoyens ukrainiens sur la réforme du gouvernement et de l'économie de leur pays. Le centre parraine également des clubs de presse et des formations pour les journalistes. La fondation Carnegie, celle de Georges Soros et d’autres multiplient auprès des ukrainiens les actes de propagandes favorables à l’Occident.

De l’autre côté, Poutine estime qu’il ne peut pas laisser un pays frontalier de cette taille sous l’emprise occidentale, sachant en outre qu’une partie importante de la population ukrainienne est russe ou russophone. Selon lui, c’est le crédit géopolitique même de la Russie qui est en jeu. Comment lui donner tort ? Au temps de l’URSS, les États-Unis ne voyaient pas d’un bon œil la manœuvre russe à Cuba. Le cas de figure est similaire, Moscou a tout autant le droit de défendre ses bases stratégiques donnant accès aux mers chaudes (Syrie, Crimée,) que les Occidentaux défendent leurs bases partout et jusqu’aux portes de la Russie.

Élection présidentielle de 1994

En 1994, le mandat du président Kravtchouk arrive à son terme. Il en briguera un second mais sera battu par le communiste Leonid Koutchma. Le 5 décembre de cette année, celui-ci va signer des accords importants dont on va beaucoup parler par la suite. Connus sous le nom de Mémorandum de Budapest, il s’agit de trois documents signés en termes identiques par la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d'intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques (RSS) en échange de leur ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires abandonnées par l’ancien régime soviétique. Lors de la crise de Crimée de 2014, l'Ukraine se référera à ces textes pour rappeler à la Russie qu'elle s'est engagée à respecter ses frontières, et aux autres signataires qu'ils en sont garants, bien que les documents n’aient, dans les faits, aucune mesure contraignante.

En 1995, Koutchma marque à nouveau sa présidence d’une décision sensible, la modification de la constitution et les conditions de l’élection du président de la République, qui se déroulera à présent tous les cinq ans pour deux mandats maximum. Koutchma, malgré ses liens avec les milieux mafieux, remportera celle de 1999.

Les élections de 2004

Arrivé au terme de son temps légal, Koutchma ne peut donc se représenter en octobre-novembre 2004. Pour l’Occident, ce scrutin doit être l’occasion de faire enfin triompher un candidat ouvertement tourné vers l’Ouest. Ce sera Iouchtchenko.

On a vu que depuis 1991 des pluies de dollars étaient tombées sur ce pays dans le seul but d’isoler un peu plus la Russie en rapatriant l’Ukraine vers l’UE. Aussi, pendant toute la campagne qui arrive, l’administration Bush va-t-elle poursuivre son œuvre. Iouchtchenko, est invité aux US. On va financer pour lui des sondages très favorables, façon d’influencer l’électorat.  On va payer des formations électorales, avec des forums sur les droits de l'homme ou avec des organes de presse dits « indépendants ». Bref ! on va dépenser beaucoup de billets verts. « Notre argent ne va pas aux candidats, se dédouane le porte-parole du Département d'État américain, Richard Boucher. Il va au processus, aux institutions nécessaires pour organiser des élections libres et équitables ». Boucher parle-là des ambassades, des fondations internationales, des ONG pour n’évoquer que ce qui est avouable. Les Bilderbergers Henry Kissinger et Zbigniew Brzeziński sont envoyés sur place pour soutenir Iouchtchenko et accompagner le pays vers « la modernité ». Malheureusement pour eux, cette débauche ne suffira pas. Malgré tout le battage entrepris depuis des années, le 21 novembre 2004, c’est Ianoukovytch qui l’emporte avec 49,42% des votes contre le candidat de l’Occident qui n’en réalise que 46,69%.  Ces résultats montrent, d’autre part, que le pays est divisé en deux. La partie ouest est pro-occidentale, la partie est, pro-russe.

La Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, félicitent le vainqueur. L’Ukraine restera dans leur camp. En revanche, pour les États-Unis et l’Union européenne, pire qu’une douche froide, c’est un résultat inacceptable. Iouchtchenko était sensé non seulement mener l’Ukraine vers l’intégration européenne, mais aussi vers les Nations unies. Ils ne comprennent pas les résultats. Ils avaient envoyé des observateurs et avaient organisés un sondage à la sortie des urnes. Sondage qui donnait, selon eux, la victoire à leur candidat, à plus de 54%. De là à affirmer au monde entier que les opérations de vote ont été truquées il n’y a qu’un pas qu’ils n’hésitent pas à franchir. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), au nombre de 5 000, contestent les opérations de vote et émettent de vives réserves sur la validité du résultat, sous prétexte que le scrutin ne « satisfaisait pas aux standards internationaux ». Le sénateur Richard Lugar, observateur pour les États-Unis, qualifie les fraudes de concertées et de violentes. Il faut dire qu’en matière de fraude, aux États-Unis, on a des spécialistes. Bref ! les Occidentaux crient au vol et poussent à la sédition. Et ils le font à leur manière, à coups de dollars.

Aussi, le mouvement éclate-t-il et prend le nom de Révolution Orange, en raison de la couleur des drapeaux des manifestants. Un soulèvement qui en dit long sur l’entrisme des Occidentaux dans ce qu’on appelait les Pays de l’Est.

Les organisations Pora et Znayu, qui ont des liens avérés avec le mouvement Otpor sont sollicitées pour embraser le pays. Ces deux agences avaient déjà réussi à faire chuter l'ex-président serbe Slobodan Milošević en juillet 2000 et s'était aussi impliqué dans la révolution de Kazakhstan. Elles seraient elles-mêmes alimentées par des organisations occidentales, telles le Konrad Adenauer Institut, proche de la CDU ; l'Open Society Institute, de l’incontournable Soros ; le National Democratic Institute for International Affairs, proche du parti démocrate américain et la Freedom House, proche du gouvernement américain. Selon le journal britannique The Guardian, Washington aurait dépensé 14 millions de dollars pour organiser la Révolution Orange.

Agités par une telle force, 500.000 émeutiers envahissent Kiev pour réclamer l’annulation du scrutin.

Poutine s’agace : On n’a « pas le droit de pousser un pays important en Europe à quelque sorte de désordre de cette envergure », dit-il à Barroso, président de la Commission européenne qui, comme les USA, refuse de reconnaître la victoire de Ianoukovytch. Pendant ce temps, la révolte commence à porter ses fruits. La Cour suprême ukrainienne est sollicitée et le 3 décembre, elle annule le scrutin. On revotera uniquement le second tour, le 26. L’élection sera supervisée par 12 000 observateurs internationaux, notamment de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). 

Cette fois-ci, les Occidentaux tiennent leur victoire, Iouchtchenko l’emporte avec 52% des voix. Le lobbying a porté ses fruits, l’Ukraine est en route vers l’intégration européenne. Du moins, c’est ce que l’on croit, parce que lors des élections législatives de 2006, le parti pro-européen Notre Ukraine subit une déroute. Iouchtchenko est obligé de prendre comme Premier ministre son rival de la présidentielle, Viktor Ianoukovytch.

Cohabitation qui ne se fera pas sans mal. Au point que l’année suivante le président dissout l’assemblée et annonce des nouvelles élections le 24 juin.

Ianoukovytch s’insurge. Il saisit la Cour constitutionnelle, mais son adversaire démet de leurs fonctions deux juges de cette instance pour être sûr du verdict. L’occident, bien sûr, ne réagit pas. Peu importe, le parti de Ianoukovytch arrive en tête, mais le président choisit de s’allier avec le bloc de Ioulia Tymochenko pour former une majorité. Il lui confie même le poste de Premier ministre. Las, la cohabitation ne s’en portera pas mieux. Loin s’en faut, elle sera pire. Les deux anciens amis se détestent ouvertement.

L’élection de 2010

Néanmoins, malgré les tumultes parlementaires et les dénonciations calomnieuses, le couple réussit à se maintenir jusqu’à la présidentielle de 2010. Celle-ci va se traduire par un véritable camouflet pour le candidat pro-européen qui dépasser à peine les 5%. Les ukrainiens lui reprochant une terrible dégradation économique. Le deuxième tour opposera donc l’ancien vainqueur du scrutin de novembre 2004, Ianoukovytch à la nouvelle égérie ukrainienne, Ioulia Tymochenko. Le premier gagne, sans véritables contestations cette fois-ci, infligeant un nouveau camouflet au camp pro-occidental.

À peine investi, Ianoukovytch dénonce « des dettes colossales, la pauvreté, une économie qui s'effondre et la corruption partout. » Diplomate, il souhaite ou feint de souhaiter des relations fortes avec l'Union européenne, mais aussi la Russie. Dans les faits, il se rapproche plutôt de cette dernière et pour contrer les oppositions, il fait modifier la constitution qui renforce les pouvoir du président qui peut maintenant se débarrasser de n’importe quel membre du gouvernement sans avoir à se justifier et peut renvoyer les directeurs des chaînes de télévision. Il divise encore par deux le nombre de ministères et d’administrations, histoire de remettre un peu d’ordre dans le pays.

Des décisions autoritaires qui lui gagneront de sérieuses haines. Notamment des médias et des mondialistes. Ainsi, après une année d'exercice du pouvoir, l'ONG américaine Freedom House raye l'Ukraine de la liste des pays libres, tandis qu'en Occident, des voix dénoncent un recul des processus démocratiques et des atteintes à la liberté d'expression. L'Ukraine est désormais décrite comme un pays partiellement libre. Lobbying, ingérence, encore et toujours.

Ianoukovytch ne désarme pas pour autant. Au contraire. Comme il l’avait promis, il lance une opération anti-corruption. L'ancien ministre de l'Économie du gouvernement Tymochenko, Bogdan Danilichine, est obligé de se réfugier en République tchèque pour éviter une condamnation, Ioulia Tymochenko, elle-même, est assignée à résidence avant d’être condamnée à sept ans de prison tandis que quinze anciens membres de son gouvernement font l'objet de poursuites judiciaires. Une sévérité qui déplaît fortement aux pays occidentaux qui ne veulent pas voir la corruption comme motif des condamnations, mais plutôt une volonté politique. Dans ce contexte tendu entre l'Ukraine et l'Union européenne, Bruxelles subordonne la signature d'un accord de libre-échange à la fin des poursuites judiciaires contre les opposants, le respect de l'État de droit et l'indépendance de la justice. Cet accord doit être signé en 2013.

 (à suivre)

 

Chronologie de la crise ukrainienne (Partie I)
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Homme ? femme ? les bouffées de chaleur d’une chevalière

21 Février 2022 , Rédigé par droin

C’est certainement le chevalier le plus connu des cruciverbistes. Sous l’Ancien Régime, c’était une énigme qui passionnait les foules. En Angleterre, les bookmakers prenaient les paris. Tout le monde se demandait si le chevalier d’Éon était homme ou femme. Aujourd’hui encore, ceux qui n’ont pas étudié la question restent dans la même expectative. En réalité, le chevalier était un homme, et l’histoire de son travestissement a une raison. La voici.

Arrivé en Angleterre au moment de l’humiliant Traité de Paris qui mettait un terme à la Guerre de sept ans, d’Éon occupait une place officielle de secrétaire auprès de l’ambassadeur, le duc de Nivernais. Place qui lui permettait de couvrir ses intrigues d’espion.

En effet, la France qui cherchait à réparer l’affront du traité, envisageait un débarquement sur les côtes anglaises et le chevalier avait réuni tout un tas de documents à cet effet. Il devait aussi communiquer à la cour tous les éléments qu’il pouvait recueillir sur la révolte des Américains contre la mère patrie.

Au moment du départ de l’ambassadeur, le malheureux d’Éon avait espéré secrètement, et non sans vanité, qu’on lui confierait le poste. Ce ne fut pas le cas. Une créature de Praslin et de la Pompadour, le comte de Guerchy, lui avait été préférée, transportant à Londres les rivalités de Versailles. Soutenu officieusement par Louis XV, le chevalier regrettait ostensiblement de ne pas avoir été nommé. Ses relations avec Guerchy furent alors exécrables. Il le jalousait. Il le haïssait.

Louis XV mourut le 10 mai 1774, Louis XVI lui succéda. Se sentant lâché par la nouvelle cour, il menaça alors de tout livrer au cabinet de Saint-James qui était prêt, selon ses dires, à le rétribuer largement pour cela. Vergennes, ministre des Affaires étrangères paniqua. Comme le personnage aimait à se déguiser en fille [dans sa jeunesse, lors d’un bal masqué, la légende prétend qu’il aurait même séduit Louis XV] on lui demanda de se faire passer pour femme, puisqu’à l’époque il n’y avait pas d’espion de ce genre.

Il en accepta l’augure, mais se montra toujours menaçant en attendant qu’on le rétribue comme il le souhaitait. Aujourd’hui, il se ferait suicider. À l’époque on usa d’un autre stratagème par l’entremise du séduisant Pierre Caron de Beaumarchais, l’auteur du Mariage de Figaro.

D’Éon se fit passer pour femme à l’âge de quarante-sept ans. Comme en plus, les années aidant, il s’était considérablement épaissi, on est bien loin de l’icône de jeune fille voulue par l’imagerie populaire. C’était pourtant à cette mégère schizophrène que le beau Caron devait aller faire sa cour pour récupérer les papiers compromettant.

S’il ne parvint pas à récupérer les documents, il réussit en revanche à la séduire au-delà de ses espérances. La chevalière, qui jouait les filles vertueuses, en tomba éperdument amoureuse tout en l’accablant de reproches pour une distance qu’il affectait de plus en plus : « C’est là un véritable mépris et une infidélité qu’une femme de Paris quelque apprivoisée qu’elle soit sur les mœurs à la mode ne pourrait pas pardonner. À plus forte raison une fille dont la vertu est aussi sauvage que la mienne et dont l’esprit est si altier lorsqu’on blesse la bonne foi et la sensibilité de son cœur. Pourquoi ne me suis-je pas rappelé que les hommes ne sont bons sur la terre que pour tromper la crédulité des filles et des femmes ! Je ne croyais encore que rendre justice à votre mérite, qu’admirer vos talents, votre générosité ; je vous aimais sans doute déjà, mais cette situation était si neuve pour moi, que j’étais bien éloignée de croire que l’amour put naître au milieu du trouble et de la douleur. »

Un torrent de passion qui alarmait le beau Caron. Il s’en confia à Vergennes : « Tout le monde me dit que cette folle est folle de moi. Elle croit que je l’ai méprisée et les femmes ne pardonnent pas une pareille offense. Je suis loin de la mépriser ; mais qui, diable, aussi se fut imaginé que, pour bien servir le roi dans cette affaire, il me fallut devenir galant chevalier autour d’un capitaine de dragons ? L’aventure me paraît si bouffonne, que j’ai toutes les peines du monde à reprendre mon sérieux pour achever convenablement ce mémoire. »

Bref, alors que tout le monde s’interrogeait sur le sexe du chevalier, quelques initiés, eux, ne s’en laissaient pas conter. Une histoire qui fait terriblement penser à une autre beaucoup plus contemporaine. On attend juste que les Anglais ouvrent les paris pour être fixés.

Homme ? femme ? les bouffées de chaleur d’une chevalière
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