Quand la municipalité s’apprête à brader l’école Colbert, lettre au maire

Monsieur le Maire,

J’ignore si vous avez lu ou pas le livre de Jean-Louis Frot. Il y explique, entre autres, comment pendant des années, la ville et/ou l’agglo se sont évertuées à agrandir leur patrimoine bâti en multipliant les acquisitions. Vous, au contraire, vous vous évertuez à le brader et à tout défaire :

1. Vous tentez de vendre dans des conditions improbables l’hôpital Saint-Charles.

2. Vous venez d’abandonner à un retraité de 67 ans le magnifique château d’eau grâce à un bail de 99 ans.

3. Vous êtes sur le point de finaliser la vente de la maison des associations.

4. Vous vous apprêtez à céder l’école Colbert à un prix ridiculement bas.

Si j’en oublie, pardonnez-moi.

Néanmoins, c’est au sujet de la vente de l’école Colbert que je souhaite vous interpeller. Elle intrigue les Rochefortais.

D’abord, le prix. Lorsque ce bien a été mis en vente par votre prédécesseur, le montant de la transaction proposée était d’un million quatre. Lorsqu’à la fin de son mandat, Monsieur Grasset a demandé en conseil s’il était opportun de le baisser, vous vous y êtes opposé. Aujourd’hui, vous le bradez moitié moins cher : 650.000 euros. Pourquoi ? Ce prix est d’autant plus surprenant que la maison des associations, ensemble moins prestigieux et moins bien placé est sur le point d’être cédée 850.000 euros.

Deuxièmement la publicité mise en place par vos soins me paraît plus que légère. Une annonce à l’étude notariale Nyzam-Gaillard, une autre aux agences Foncia et Orpi de Rochefort et une dernière à Espace investissement, à La Rochelle. Sans insulter ces différents organismes, vous avouerez que l’on n’a pas là des spécialistes de ce genre de transaction. On regrettera par exemple qu’aucune annonce n’ait été passée dans Le Moniteur, histoire d’intéresser des investisseurs à l’échelon national plutôt que de rester confiné dans le bipôle Rochefort/La Rochelle.

Troisièmement, l’identité de votre acheteur. Monsieur Chambet, l’acheteur en question, a réalisé il y a deux ans, la réhabilitation de l’hôtel Le Paris. Conformément à la loi, il semble qu’il aurait dû accompagner son projet de places de parking. Il en a été dispensé par votre municipalité et nous sommes nombreux à nous demander pourquoi. Aujourd’hui, vous êtes sur le point de lui abandonner l’école Colbert moitié moins cher que le prix de vente initial. Pourquoi ?

Avant que cette vente ne se réalise définitivement, je me permets de vous demander de patienter encore quelques mois tout en multipliant les pistes pour trouver d’autres acheteurs potentiels. Il en va de l’intérêt de Rochefort et de tous les Rochefortais.

J’ose espérer que ma démarche saura retenir votre attention et en attendant vos explications, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à l’expression de ma haute considération.

Dominique Droin