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Le blog de Dominique Droin

Macron/Villiers ou l’aspirant et l’adjudant

20 Juillet 2017 , Rédigé par droin

Il y a sans doute une certaine confusion dans beaucoup d’esprits au sujet de l’affaire qui secoue l’armée aujourd’hui. Aussi semble-t-il nécessaire de remettre les faits dans leur contexte.

Le Général de Villiers est convoqué, dans un premier temps, par la commission de la Défense de l’Assemblée nationale. Il n’est pas convoqué pour « fermer sa gueule » en bon soldat, mais justement pour l’ouvrir en donnant son avis sur la situation de l’armée. Il va le faire d’autant plus volontiers qu’il vient de se faire gruger. Ou, comme il le dit plus crument, de se « faire baiser ». Le nouveau Président l’a, en effet, prolongé dans ses fonctions alors qu’il devait partir à la retraite. Dans leur accord, la question sine-qua-non du budget de la Défense avait été arrêtée. Peu avant son audition en commission, le général apprend qu’il manque 850 millions d'euros. Son sentiment de s’être fait posséder est donc tout à fait légitime, surtout lorsque l’on sait dans quel état se trouve notre armée sollicitée sur tous les fronts.

Dans un deuxième temps, une personne malintentionnée rapporte à l’AFP les propos du chef d’état-major des armées (CEMA). Honnêtement, personne n’en avait entendu parler jusqu’à l’intervention de Macron à l’hôtel de Brienne. Or, c’est là que va réellement débuter l’affaire et révéler l’immaturité du Président.

Ceux qui ont fait leur service militaire de façon normale, c'est-à-dire en caserne, savent la différence entre un aspirant et un adjudant-chef. Le premier était un appelé, le second un engagé. Le premier était officier quand l’adjudant-chef n'était que sous-officier. En d’autres termes, l’appelé était le supérieur hiérarchique de l’engagé. Comme dirait l’autre, c'était son « chef ». Le problème, c’est que l’engagé était la plupart du temps d’un autre cuir que lui. Il avait parfois connu les horreurs de la guerre et son expérience opérationnelle était bien plus importante. Les aspirants intelligents sentaient et savaient ces choses dès le début. Les petits vaniteux mettaient un certain temps à les comprendre.

À l’hôtel de Brienne, Macron s’est comporté comme le faisaient ces derniers. S’il avait fait un service militaire normal, il aurait su que les hommes préfèrent et obéissent plus facilement à des chefs modestes et compétents qu’aux cuistres à peine débarqués et qui ne sont qu’éphémères. « La durée est un des premiers éléments de la force. On aime et on ne craint que ce qui doit exister longtemps », disait Tocqueville. Vouloir jouer les chefs est une chose, avoir la force de ses ambitions en est une autre.

Ses thuriféraires présentent Macron comme supérieurement intelligent. Nul doute qu’il va vite comprendre tout ça et que la prochaine fois qu’il aura quelque chose à dire à un CEMA, il le fera plus adroitement qu’il ne l’a fait avec le Général de Villiers.

 

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Après Macron, Pécresse

12 Juillet 2017 , Rédigé par droin

Quand on s’intéresse un peu à ceux qui tiennent les ficelles des marionnettes de la politique, quand on s’intéresse aux clubs d’influence qu’on appelle − pour valoriser la chose − Think tank et quand on s’intéresse au fonctionnement des médias, on a pu observer de près comment le système à su mettre en place M. Macron.

On a fait passer son principal adversaire pour truand, une autre pour hystérique et le troisième pour le benêt de service. Or, si l’on veut bien admettre que M. Macron n’est pas sot, rien ne prouve aujourd’hui qu’il soit plus honnête et moins dangereux que ses anciens adversaires principaux. Seulement le système a su profiter de cette majorité de Français, qui ne veulent pas voir le mal et gobent tout, pour lui imposer son poulain.

Ce qui est intéressant maintenant, c’est d’observer le coup d’après. Et il semble que le prochain ne soit pas un poulain, mais une pouliche. Que Mme Le Pen ne se fasse pas d’illusion, ce ne sera pas elle. La prochaine, pour le système, c’est Mme Pécresse. Si les Français ne sont pas plus clairvoyants, elle a en effet toutes ses chances. Il suffit d’observer dès maintenant et jusqu’à 2022, comment les médias aux ordres de ce système vont la mettre en valeur pendant ces cinq prochaines années. A moins que leur Président ne tienne pas jusque-là.

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Stationnement, le maire a demandé aux médias de ne pas en parler

6 Juillet 2017 , Rédigé par droin

Le maire a demandé aux médias de ne pas en parler pour éviter d'affoler la population. On le comprend car ce qui est en train de se mettre en place, n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle forme de racket au stationnement. D'où la nécessité de la passer sous silence.  

Tout commence avec un de ces fameux dossiers à la rhétorique si cocasse. Le seul titre laisse augurer de la suite : Mémento de la décentralisation sur voierie.

Une suite qui se perd dans un charabia qui n’est là que pour cacher ce qui se mijote en coulisses, une arnaque qui laisse pantois. Comment peut-on donner du crédit à une prose plus nocive que débile ! 

Le but non-avoué du projet est de faire payer des amendes beaucoup plus chères en matière de stationnement. Pour faire passer la pilule, on leur donne un autre nom. Exit les amendes ! voici les « forfaits de post-stationnement » (sic).

Post-stationnement n’étant pas à prendre, au sens strict du terme (c'est-à-dire après le stationnement, au moment où l’on ne stationne plus), mais à partir du moment où le ticket n’est plus valable alors que l'on stationne toujours. C’est donc là que le fameux forfait est délivré.

Soit, mais on l’a compris : malgré tous les efforts de langage, le véritable but est de prendre toujours plus d’argent aux automobilistes qui oseraient encore s’aventurer dans les centres-villes. Les tarifs de ces forfaits, qui sont à la discrétion des municipalités (ou autre EPCI), ne sont pas encore arrêtés, mais d’après les bruits qui nous sont parvenus, cela pourrait se chiffrer à plusieurs dizaines d’euros à Rochefort, dès les premières minutes de « post-stationnement » et s’accroître de manière exponentielle. C'est-à-dire exactement le contraire d’un forfait normal, où plus la durée est longue, plus le prix est intéressant. Là, plus la durée est longue, plus le forfait « douille ».

 

Bref, de deux choses l’une : soit la municipalité ne se rend pas compte que les commerces du centre-ville se meurent et elle pense qu’ils peuvent encore endurer une nouvelle ineptie, soit elle cherche à en accélérer le processus. Dans un cas comme dans l’autre, c’est indigne. En tout cas, si elle veut éviter cette situation scabreuse, elle n'a qu'une solution, celle que nous préconisons depuis toujours : le stationnement gratuit, comme cela se pratique à Royan.

 

 

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