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Le blog de Dominique Droin

L’affaire Benalla ou l’avertissement de l’État profond

13 Janvier 2021 , Rédigé par droin

Il ne s’agit pas de s’intéresser une nouvelle fois à cette affaire, mais de tenter plutôt d’appréhender ce qu’elle signifie vraiment, et quel peut être son lien avec ceux qui dirigent le monde.

Rappel des faits. Le 1er mai 2018, Alexandre Benalla, chargé de mission, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, intervient aux côtés des forces de l’ordre pour intercepter des manifestants. Même s’il n’avait rien à faire là, ce fait-divers n’aurait dû déclencher ni l’hystérie ni le déferlement qui s’ensuivirent. Cela pose plusieurs questions :

D’abord, la fameuse scène a été filmée par un vidéaste, opportunément placé là. Il l’a diffusée le lendemain sur les réseaux sociaux… dans l’indifférence générale. D’ordinaire, quand quelque chose doit faire le buzz, ça se passe immédiatement. L’info est rapide et dense, pas le temps de s’attarder. Or là, il va falloir attendre plus de deux mois pour qu’elle éclate. Entre temps, la France a gagné la Coupe du monde le 15 juillet. Macron, croyant pouvoir surfer sur cette victoire, déchantera vite. Trois jours après, le pays entier se focalisera sur son ami Alexandre. Certes, l’affaire est gênante pour la présidence. Mais, franchement, elle est sans rapport avec d’autres, comme celles du Rainbow Warrior, du Carrefour du développement ou Cahuzac. On en parlera pourtant autant, si ce n’est plus.

Ce qui interpelle ensuite, c’est que le journal qui lancera la curée n’est autre que Le Monde. Celui-là même qui a été le premier à mettre Macron sur orbite en 2016, lorsque ses trois patrons de l’époque intégrèrent, dès le début, son premier comité de soutien réunissant quelques belles fortunes françaises et étrangères.

Le Monde reste, malgré sa médiocrité actuelle, LA référence. C’est le journal qui donne le la. Aussi, tous les journaux embrayèrent-ils comme un seul homme. Plus un seul ne s’attarda sur la victoire des Bleus, comme ce fut le cas vingt ans plus tôt. On a eu du Benalla, tout l’été, tout l’automne et une bonne partie de l’hiver. Bizarre pour un simple dérapage, finalement assez anodin par rapport à d’autres scandales plus graves mais qui restent tus.

Quand on sait comment fonctionnent les journaux, comment ils hiérarchisent et organisent l’info ; quand on sait comment ils survivent financièrement à coups de subventions insensées, on comprend vite ce qui a pu se passer : juste la volonté de mettre une tape sur la main du « gamin » qui commençait à jouer un peu trop les Jupiter pour de vrai et à s’émanciper de ceux qui l’avaient fait « roi ».

À sa décharge, comment ne pas avoir la tête enflée ? Propulsé chef d’État d’un seul coup, à moins de quarante ans, ce qui n’était pas arrivé depuis Napoléon Bonaparte, ça peut donner le vertige. Ça peut expliquer une volonté de tester son véritable pouvoir, son envie de gouverner en toute liberté, en toute indépendance. Ça peut inciter à se dégager de ceux à qui l’on doit tout : élection comme allégeance de quasiment tous les médias, en oubliant qui les dirige vraiment.

 

Aujourd’hui, l’affaire Benalla n’intéresse plus personne. Un très étrange virus est apparu et plonge la plupart des pays occidentaux dans l’abîme. Malheureusement, pour y faire face, Macron n’a pas plus de liberté qu’à l’époque Benalla. Il est toujours sous la même férule. Ses donneurs d’ordre sont les mêmes. Ceux qui tirent les ficelles n’ont pas changé. Ceux qui tiennent les chefs d’État comme ils tiennent les médias, ne lâchent toujours rien et continuent d’imposer leurs lois à quasiment toute la planète. La preuve : notre président n’agit pas autrement que les autres. Il impose à son peuple les mêmes incohérences et la même tyrannie.

Seulement, a-t-il vraiment le choix ? Au moment de son élection, une affaire vite étouffée, au sujet de sa déclaration fiscale pourrait ressurgir et faire, cette fois-ci, la une des journaux. Peut-être le tiennent-ils ainsi ? Peut-être autrement et d’une manière plus « convaincante » ? Peut-être, tout ce qu’on veut.

Une chose est certaine, Emmanuel Macron ne semble pas bénéficier de toute la latitude souhaitable pour juguler cette crise due d’avantage à sa gestion qu’à la pandémie elle-même. Une gestion quasi mondiale qui soulève toutes les questions et dirige immanquablement nos regards vers le nouvel ordre mondial, ou l’état profond pour reprendre un terme plus au goût du jour.

Qui sont ces donneurs d’ordres ? Qui sont ceux qui tiennent les politiques qu’ils ont installés pour ne pas dire imposés, comme ils tiennent les médias qu’ils financent ?

Le véritable ennemi, il est là. C’est cet état profond. C’est lui qu’il faut abattre en premier. C’est sur lui qu’il faut concentrer nos forces. Le reste s’écroulera dans la foulée. Un pantin dont on ne tient plus les ficelles ne peut rester debout.

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